Formateur : un métier en tension et peu reconnu

Devenir formateur pour adultes en milieu professionnel semble être l'aboutissement d'un métier qui passionne. Quoi de plus légitime que de vouloir le transmettre et l'expliquer à d'autres ?

Beaucoup de formateurs aujourd'hui sont "d'anciens" du métier dont ils connaissent savoirs, savoir-faire et savoir être. Pour autant, le métier implique des qualités d'organisation, de transmission et de communication qui s'apparentent à une seconde "casquette". Le formateur peut être amené à préparer des candidats à une certification ou à un diplôme, ce qui nécessite de se familiariser avec un univers administratif particulier, de maîtriser les principes d'une évaluation, de connaître les principes de la transmission (en présentiel, à distance, en formation hybride), de s'adapter à un public qui, à son tour, l'évaluera.

Du formateur maison au formateur qualifié, c'est tout un monde très diversifié, pour ne pas dire disparate, qui s'ouvre. Une structure peut ne pas reconnaître celui qui se présente comme formateur et imposer ses exigences. Un formateur non formé ne peut se baser uniquement sur ses capacités à exercer son premier métier. Beaucoup d'organismes proposent de former des formateurs grâce à des services payants d'une qualité variable et dont la reconnaissance nationale est absente. Une fois dans une mission, le formateur est mis en concurrence avec d'autres formateurs et la précarité est grande.

C'est là que se situe le problème majeur : le métier de formateur peine encore à être pleinement reconnu par les institutions. Souvent considéré comme le parent pauvre de l'enseignement, c'est véritablement un métier à part entière et différent selon les filières professionnelles dans lesquelles il prend place. Devenir formateur, c'est endosser deux casquettes en même temps et acquérir des savoir-faire distincts mais absolument complémentaires.

A quand une reconnaissance de ce métier et de véritables formations assurées par de véritables professionnels de la formation ?